dimanche 24 mai 2015

Groenland : "une bonne franquette entre amis."

Une joyeuse équipe venue de Montréal s'est entretenue avec Songazine, un mardi après-midi au café Le Chat Noir. Ils répondent en nom de Groenland, un groupe de pop-indé orchestrale qui sent le parfum de la joie de vivre.

Ils étaient en tournée européenne pour leur premier album The Chase. Ils ont assuré deux dates en France, l'une au Printemps de Bourges et l'autre aux Trois Baudets à Paris. Ils racontent leur expérience dans ce festival de musiques indépendantes : " on ne pensait pas que l'événement serait grandiose. C'était impressionnant et à la fois cool. Quand on va dans un pays étranger, on doit recommencer à zéro, car nous avons notre propre public au Québec. C'est un bon point pour nous d'avoir réussi à trouver un public ici". Ce n'est pas leur première expérience en France, en 2013, ils étaient invités au festival Off-courts de Trouville : " c'est un petit festival de court-métrages, en partenariat avec la France et le Québec, nous devions faire la bande originale de plusieurs courts-métrages qui étaient en compétition. C'était un excellent moment", commente-ils.

L'histoire de Groenland commence par la rencontre de deux personnages, le grand dandy Jean-Vivier et la belle rousse Sabrina. Au départ, ils voulaient faire juste un duo électronique, comme se rappelle les deux fondateurs : "nous nous sommes rencontrés à la cégep de Montréal (classe prépa à la québécoise). Ensuite on s'est revu à l'Université en cours de musique, avec Sabrina. Nous écoutions les mêmes groupes et nous avons décidons de créer un duo. On s'est très vite rendu compte que c'était limité et que c'était plus sympa de faire partager notre musique à plusieurs".

Le nom du groupe vient d'un brainstorming entre les membres: " A l'époque de notre formation, les autres bands cherchaient des noms composés comme « My, My » ou « You, You »", plaisante-ils, " nous ne voulions pas faire comme eux. Nous avons trouvé celui-ci qui nous correspond bien à notre musique et on le trouve exotique". 

La particularité l’absence de guitare

Le premier né a été enregistré en home made puis finalisé au Studio de l'Est de Montréal. Les inspirations musicales tournent autour de nombreux groupes : " lors de la composition, nous avons été influencé par ce qu'on écoute. Cela va de Beck, Arcade Fire, Feist, et the Dodos. Une mention spéciale à Thom Yorke avec sa musique Hearing Dreaming qui a été une véritable inspiration".

Les treize chansons de l'album sont aussi fraîches et joyeuses où la joie de vivre se fait entendre. "Nos musiques sont à l'opposé de ce que font les autres de pop-indé, genre mélancolique triste. Pour nous, c'est l'urgence de vivre, de se faire plaisir. Quand nous jouons sur scène, c'est toujours comme une bonne franquette entre amis". La particularité de leurs musiques est l’absence de guitare. Elle est remplacée par du ukulélé et des instruments à corde comme le violon et le violoncelle. Ce qui donne le terme "orchestrale" au groupe. "C'est vrai et c’est ce qui nous différencie. On utilise beaucoup d'instruments de la scène indépendante, notamment le mélodica. Au début du projet, nous n'avions pas de ligne de basse sur les chansons, mais Simon s'est imposé avec son instrument". Le  son du petit instrument à corde se retrouve dans le morceau Superhero. Le titre The Chase est une pépite au son 8 bits : " Le son que t'entends dans l'intro de la chanson provient d'un jeu vidéo sur Nintendo DS", explique Jean Vivier. L'autre atout du groupe, la voix de Sabrina, un mix entre Amy Winehouse et Adèle : " On me dit souvent que j'ai une voix soul. Ce qui est vrai car au conservatoire, j'ai appris le chant par la musique jazz", constate-elle.

Après leur tournée en Europe et l’autre au Canada, Sabrina (voix/ukulélé/percussions), Jean-Vivier (piano/melodica), Jonathan (batterie), Simon (basse), Fanny (violon) et Gabrielle (violoncelle) retournerons à l'enregistrement pour un prochain album. " The Chase II, The Return on The Chase (rires) mais ce qui est sûr, c'est qu'il sortira début de l'année prochaine," concluent-ils. Une petite photo de famille pour terminer cette rencontre sympathique, quant au chroniqueur, il repart à l'aventure vers la Terre Verte de la musique.

Thomas Monot