samedi 18 avril 2015

Godspeed you ! Black Emperor ! : 9ème symphonie psychédélique

A la première vue du nom du groupe vous allez dire : «  Tiens un groupe de rock geek ou de métal. » Que nenni. Godspeed You ! Black Emperor ! est de ce qui se fait de mieux, aujourd’hui, en post-rock, rock progressif. Ils le démontrent en sortant un dernier album intitulé Asunder, Sweet and Other Distress. Les dix membres montréalais –on peut citer au moins les deux fondateurs, Efrim Menuck et Mauro Pezzente-, nous font une traversée psychédélique depuis 1994. Ils sont connus pour réaliser des albums mélodieux, planant, électrique en juste quatre morceaux. Les chansons durent entre 10 à 25 min.
Chose qu’on n’a pas vue depuis les seventies, où 1973, l’âge d’or du progressif. C’est comme si, Pink Floyd, King Crimson, Yes, Emerson Lake and Palmer et Van der Graff Generator étaient mélangés dans un grand shaker géant. Il en sortirait un cocktail au doux nom d’un documentaire japonais sur un gang de motard des années 70. Ce sont de véritables symphonies du psychédélisme, une ode planante vers un monde fait de rêverie. Sur le dernier, ils ont réduit la durée mais pas la qualité. Le premier morceau Peasantry or « light ! Inside of Light ! » met une claque aux oreilles. C’est juste monstrueux, c’est du grandiose, et on sait tout de suite qu’on va partir en délire. Lamb’s Breath  et Asunder Sweet ont une sonorité bien lourde et ténébreuse. On se croirait transporté dans le film de Stanley Kubrick, 2001 : L’Odyssée de l’Espace. Les puristes comprendront à quel moment du film le chroniqueur veut faire référence. L’album se clôture par Piss Crowns Are Trembled qui est juste une  apothéose spatiale.
Asunder, Sweet and Other Distress, est à écouter avec une bonne sonorité chez soi, volume maximum, pour se sentir envolé dans leur Magic Carpet. En soirée, c’est déconseillé, à moins que vous n’en fassiez une avec, comment dire, des produits illicites qui vous emmènent chez Vishnu et Krishna, en passant par Katmandou. Autre album conseillé : Lift Your Skinny Fist Like Antennas ToHeaven.

Thomas Monot